night screen
night screen, installations, v idéoprojecteur, Bergheim
Il fait nuit noire, la lumière blanche découpe dans le paysage un rectangle précis. Un seul point de vue unique, frontal, permet de voir ce cadre défini produit par la lumière. Si l'on se déplace, ce cadre se fracture et la lumière se décompose en plusieurs plans. Georges Rousse intervient dans des lieux abandonnés, sur le point d'etre détruits. Son matériau premier est l'espace et il y réalise une peinture, une oeuvre picturale éphémère, que seule la photographie restitue. La photographie comme finalité picturale lui permet de synthétiser la peinture et l'architecture de ces lieux vides en une surface plane qui se déconstruirait si l'on se déplaçait dans le lieu meme. La peinture s'éclaterait en plusieurs plans dans l'espace.
Ici, c'est la lumière projetée dans le paysage qui crée cette forme définie. Le paysage ainsi révélé, semble aplatit, irréel surtout si l'on considère que l'unique trace finale est une photographie prise en un point de vue précis.
L'éventuelle présence d'un spectateur dans cette installation le mènerait à se situer sur cette frontière entre le paysage révélé, quasi fictif, et le paysage réel que son corps peut appréhender en se déplaçant. Il se retrouverait immergé dans ce fragment de lumière-écran. Cette expérience immersive est renforcée par les bruits naturels environnants. S'ouvrent deux possibilités : est-ce une installation immersive ou le spectateur fait l'expérience d'un environnement révélé par la lumière ? Ou estce la photographie finale qui fait l'oeuvre ?